Par les Vosges et le Jura…

C’est le début d’une longue dorsale qui s’étire vers le sud et qui se prolonge par les Alpes Françaises ou Suisse… Sur un Atlas, c’est la frontière orientale naturelle de la France. Je connaissais ce territoire par petit bout avec des expéditions pour courir des trails (Petit Ballon d’Alsace, Transju’trail…) et pis c’est tout. Mettre du lien, un fil entre les villes ou les vallées c’est toujours important pour comprendre. J’avais besoin de comprendre ;-))

Alors je suis parti de Strasbourg ce vendredi. Traversée auparavant de la France en TGV d’Ouest en Est avec le vélo emmitouflé. Une première çà aussi. Peut être était-ce la barrière la plus importante ?  Il faut parfois passer au dessus des problèmes logistiques. Transporter son vélo est un frein à l’aventure. Le surmonter et avoir trouvé son organisation ouvre le champ des possibles. Sur le voyage, le train traverse des zones d’orages, de pluies. Je débarque donc à Strasbourg à 15h. Le temps est lourd. Les orages s’annoncent vers le sud… là où je me dirige. Avec Gaele, l’accompagnatrice du jour nous filons avec le doute mais nous filons

Objectif, se rapprocher de Gérardmer avant la nuit mais sans faire une étape express pour ne rien voir. Alors nous empruntons la route touristique par le Mont St Odile, le Hohwald, col du Steige, Col d’Urbeis. Les routes sont parfois humides, nous avons 2 ou 3 gouttes d’un nuage isolé mais en fait l’expression passer entre les gouttes est de mise. Nous avons de la chance 😉 – La philosophie est d’éviter les grandes départementales. Alors la trace est sinueuse, longue et les heures s’écoulent. A la sortie de Saulcy nous demandons à notre hôte du soir de venir nous récupérer. Stef Brogniart entre en scène pour une belle soirée à ses côtés.

Trace du jour

Jour 2 : Décollage de Rochesson. Passage à Gerardmer pour récupérer Robin et son frère. Direction ensuite les crêtes vosgiennes avec une belle montée sur le Honeck par la Bresse et le lac de Blanchemer. Aïe çà pique. La route des crêtes devient toute simple après çà. A midi, peu avant le grand ballon, je quitte mes derniers accompagnateurs. Place à une fin d’étape vers Montbéliard en solo. Une belle descente vers Bitschwiller-sur-Thann – Une pizza puis je repars vers le col de Hundsruck. Les Vosges sont presque derrière moi. Je rentre dans la Haute Saône et le territoire de Belfort et je suis à la bordure de la région des 1000 étangs. Très chouette. L’approche vers Montbéliard par des petites routes reste paisible. C’est une belle journée

Trace du jour

Jour 3 : Au matin rendez-vous à la gare de Montbéliard pour faire la grande traversée du Jura avec Thibault, Daniel et Anthony. Ils arrivent avec leurs vélos de course, frais. Je suis un peu fatigué, un peu mal aux fesses et j’ai bien peur que le gravel va faire office de tracteur sur la journée. Il va falloir appuyer sur les pédales pour suivre les gaziers. Ma chance c’est que l’on est suivi par Patrice en voiture. Je peux donc déposer mon sac et gagner quelques précieux kilos. Le parcours est fantastique. Des petites routes sans circulation, des paysages incroyables dans la continuité des Vosges mais avec plus d’ouverture. C’est un régal. On passe chacun par des coup de bien et moins bien. Sacha nous rejoint à 60 kil de l’arrivée et nous aide à franchir le plateau de Pontarlier un peu moins glop que le reste du parcours. Nous terminons cette étape à la Chapelle des Bois bien calmé. L’accueil du soir est excellent 😉

Trace du jour

Jour 4 : Il faut la terminer cette grande traversée du Jura. Je serai seul et reprendrai mon mode bike-packing. Le rendement en prend un coup mais le plaisir est intacte. Je me délecte en fin de matinée des derniers paysages jurassiens autour de Lamoura puis je descends tranquillement mais surement vers Bellegarde. Un passage rapide mais précieux dans la ville puis il faut remonter au plateau du Retord. Le col de Cuvéry donne le ton. ”Ici c’est l’Ain” noté sur la route à plusieurs reprises font penser qu’ils trouvent un certain plaisir à nous voir en baver sur ces routes. Bien joué. Le plateau trace une belle route paisible. Seul inquiétude les orages qui arrivent et ce Grand Colombier à franchir. Une belle averse me stoppe près de une heure dans un hangar. Le temps de faire le point sur mes mails et changer mon billet de train à cause de la grève SNCF. Je repars par le final et ce Grand Colombier. Etre sur un plateau présente l’avantage de gravit un sommet avec moins de D+. Un bel avantage vu mon état de fatigue et ayant vu les derniers kilomètres. Je franchis le dernier kil de ce col avec un chien qui marche à côté de mon vélo. çà vous donne une idée du rendement 😉 – Descente longue et périlleuse. Les freins chauffent, hurlent. Culoz me voilà. La grande traversée du Jura est terminée. Très fiers.

 

Trace du jour

Jour 5 : il me reste une journée pour rejoindre Annemasse et donner ce soir une conférence sur la préparation mentale. Je file à nouveau par des petites routes soigneusement choisies de chez moi quelques semaines auparavant. En regardant Géoportail, on n’hésite pas à passer par là, puis là et là bas…Reste ensuite à se mesurer ensuite à ce tracé alambiquer. Il présente l’avantage d’éviter de nombreuses voitures mais d’être sans fin et manquer de repères ;-)) – La trace est une nouvelle fois belle. Je suis dans les pré-Alpes. La météo ne me donne pas le loisir d’observer les montagnes enneigées. C’est le seul regret. Je passe par les crêtes du Salève puis une descente tranquille vers le bruit, la circulation, la civilisation… J’avais presque oublié tout çà et c’était bien

 

Trace du jour