La Vienne à Vélo

La Vienne à Vélo…
oui dis comme çà, C’est pas très alléchant… On dirait le programme d’une brochure d’un comité départemental du tourisme. On imagine déjà les photos qui vont avec : famille en mode promenade ou groupe de seniors avec le vélo électrique. Sans prétention, on a essayé de rendre l’aventure un peu plus corsée;-))

Là, c’est un vrai tour de La Vienne (86), avec un vélo normal. Mon guide, c’est Alain. Il habite Poitiers. Il a un dodéfondo à boucler en janvier. Il pleut tous les jours, mais ce vendredi Météo France annonce beau temps. De mon côté, en Bretagne, j’ai aussi pointé cette belle journée. Reste à trouver la destination pour ne pas encore tourner sur des routes connues. Nos agendas se croisent…

La Vienne – Un tour Audax de 200 trouvé sur open Runner. Feu !

Décollage 4H du matin de la maison. 4h de route et nous voilà à Poitiers. Il fait très frais mais il ne pleut pas alors on y va.

Démarrage 8h30 – 30′ pour sortir de Poitiers et échapper aux trafics de ceux qui vont au boulot. Oh les c… ;-)) et puis nous voilà dans la campagne. BONHEUR. Bien sûr j’ai mes clichés sur la Vienne. Le Futuroscope, une route longue et dangereuse (Nationale 147) à prendre pour se diriger vers le sud. Des plaines agricoles sans intérêt. Quelques bocages avec des moutons. La centrale nucléaire de Civaux et un joli film que l’on nous montre en boucle dans le cinéma dynamique du Futuroscope pour vanter les charmes du département… mouais faut voir.

Et bien j’ai vu et c’est pas mal du tout. Déjà le parcours, nous fait éviter toutes les départementales ennuyeuses et à fort trafic. Toute la journée, on va être peinard, passant de villages en villages…et là il y a du niveau. Des châteaux en veux tu, en voilà. Des églises, des manoirs, des vallées… et c’est très beau. Même Alain se fait surprendre par le parcours et son paysage. On contourne Châtellerault par le nord. La matinée est exceptionnelle. Un petit tour par Angles sur l’Anglins…(Le clou de la journée). On ne peut s’empêcher par ailleurs de ralentir à chaque traversée de rivières et voir les fortes crues du moment. Fin de matinée, les bidons sont vides et les toilettes publiques sont vidangées pour éviter le gel. On doit faire une pause dans un bar.

Bien sûr, on sait tous que le charme de ces sorties vélo, c’est la pause bar où l’on se retrouve en cuissard, chaussures de cycliste au milieu des habitués du comptoir sirotant le muscadet ou le pastis. On est souvent hors contexte. Mais là, c’est encore autre chose. On est hors du temps. Il s’est arrêté. Il n’y a personne sauf le gérant qui remplit une grille de sudoku et regarde un western des années 50. On s’assoit, on commande un café, Orangina puis Alain se risque à demander si il fait à manger. J’aurais pas osé vu la tête de l’établissement mais si… il le fait. Saucisson ou jambon de Pays ? çà se discute…

Il nous confectionne un sandwich maison qui sort du standard mais qui nous fait du bien. On repart motivé. Il n’y a plus que 100kil. L’après midi est plus longue, moins engageante sur le patrimoine… ou alors on devient blasé. Passage à Lussac les 3 Châteaux qui est souvent ma pause ”pipi” sur les trajets du sud (en voiture). Y arriver en vélo, à son charme… C’est une histoire perso. On traverse cette N147, on retrouve les poids lourds un court instant, puis on commence une lente remontée vers Poitiers. C’est marrant, mais jusque là on avait pas parlé de la force du vent… On l’a pleine poire et çà use.

Mon Alain, vaillant soldat passe les relais mais il semble qu’il n’a plus que des cartouches mouillées… Reste 50kil. On va gérer. L’idée c’est quand même de rentrer avant la nuit. On aborde Poitiers par les chemins de traverse, on rentre à nouveaux dans la civilisation. On coupe la toute nouvelle ligne TGV Paris Bordeaux. Le voyage a vraiment plusieurs vitesses. J’ai aimé celui de ce vendredi 26 Janvier.

Nous finissons notre périple à la Cyclerie à Poitiers. Le cadre est sympa dans cet ancien garage réinvesti par le vélo. L’ambiance et l’atmosphère sont travaillées. En parfait bobo que nous sommes, nous adhérons forcément à ce lieu, à l’azimut de notre pause du midi et de ce bar qui survit. On a de grands yeux devant les 25 modèles de bières différentes aux noms parfaitement marketés. On kiffe devant notre pain bio local et nos rillettes. Pourtant on avait tout çà d’une autre manière 5h avant à notre pause midi… mais l’emballage était différent. Je ne sais pas où se trouve l’authenticité mais j’adore vivre ces contrastes et c’est je crois pour çà que j’aime le vélo en mode longue distance et exploration. On quitte le lieu. Deux autres personnes arrivent en bikepacking. Ils viennent du Mans et ont roulé toute la journée. J’adore.

Nous sommes rentrés chez Alain fatigués, heureux et j’ai été surpris tout au long de la journée. J’en attendais pas tant.

Merci Alain pour la promenade

La trace