Brevet cyclo 200kil

J’adore découvrir d’autres univers sportifs : l’esprit, les codes ! Chaque sport, chaque pratique a son propre langage, sa propre façon de faire ! Traileurs, nous sommes repérables de loin avec notre sac à dos, nos manchons sur les mollets, notre Buff et nos bâtons. Nous sommes coureurs mais pas comme ceux du marathon de Paris, ni les orienteurs avec leur pyjama… Nous sommes (ils sont ) différents ;-). On peut passer de l’un à l’autre mais on change de tenue… de discours ?

cassecroutejacquinotIl y a un univers qui me fascine depuis longtemps, c’est le cyclotourisme version ultra ! Je l’ai découvert par l’intermédiaire de ce site. Au même titre que le trail, cette discipline s’affranchit des distances, des temps d’efforts… seulement à l’échelle d’une bicyclette çà devient des épopées fantastiques. Cette photo de couverture résume pour moi tout l’esprit de ce sport et par extrapolation mon envie de faire ces sports (trail, vélo). Ceux qui sont venus chez moi, on même pû constater que cette photo à une belle place sur le mur des ?… (non pas cons ! ).  Crédit et légende photo

Brevet 200/300/400/600/1000kil, Flèches traversant la France d’Est en Ouest, du Nord au Sud ou autres points cardinaux…çà en devient génial et laisse place à la fois à la performance sportive mais aussi à l’imaginaire, à l’aventure. C’est décidé, je vais goûter à celà tranquillement cette année et progressivement… ;-))

En quête des précieux brevets pour le Paris Brest Paris 2015, les cyclos s’activent cette année à passer leurs brevets (Ne rigoler pas vous faîtes la même chose avec vos points pour l’UTMB 😉 ). Près de chez moi, le club cyclo de Caudan lance toute une série de Brevets. Premier rendez-vous ce samedi pour un 200kil. La distance ne m’inquiète pas trop et ce sera une bonne entrée en matière.

J’arrive avec pleins de préjugés : Il va y avoir que des vieux et on va rouler à 25kil/h avec interdiction de monter vite. Il n’y aura que des vélos Alu avec une sacoche sur le guidon, on va être 15 et on va me taxer de coursier avec mon Time Carbone.  Je décide même de mettre mon matos dans mon sac salomon Skin. çà fait plus randonneur ;-). Mais bon j’y vais !

reglementParceque le règlement me plait bien : une feuille de route avec le parcours. Trois points de contrôle où il faut tamponner ton carton chez un commerçant. Autonomie totale. Circulation libre sur la route. Allure libre !

Départ 8h. J’arrive à 7h et là grosses surprises : il y a du monde (une soixantaine, des gens de tout âge, et du vélo de compet à me dire qu’il faut que j’investisse ;-). Départ en deux vagues. Au bout de 500m, je suis en tête seul à 28km/h sur le plat. Seule une personne devant moi, qui ne cesse de se retourner. Je la rejoins. On papote ! Comme moi, c’est une première…On se demande si on fait une offense de partir si vite. Là, je commence à avoir un sérieux doute ! çà va être long la journée…

brevetMais 5 personnes nous rattrapent, puis 5 autres puis un groupe de semi-coursiers…çà y est, çà roule à 29/30kil/h. Cool ! Une crevaison scinde le groupe en deux au bout de 50 kil ! Les solidaires restent et les indépendants filent . Comme j’ai ma carte nulle part et que je ne suis pas sûr que tout le groupe s’arrêtera quand je crèverai (Je dois encore tester l’esprit ;-), je continue avec le premier groupe. Une petite dizaine de coureurs qui pédalent dans une ambiance détendue et solidaire… pas de hurlements façon cyclosportive !  Chacun fait sa part de boulot, on monte tempo (çà c’est pas un mythe) et les pauses pipis sont annoncées (enfin le chef annonce quand on s’arrête) ! On finira à 7 comme celà. Je constate que je suis et de loin le plus jeune du groupe…mais pas de complexes !  Je sais par expérience que les quinquas peuvent envoyer du lourd et là c’est le cas. En tout cas, c’est un niveau largement suffisant pour moi. Dans le groupe il y a au moins 4/5 finishers d’un PBP. Respect. Je la ramène pas et suis le mouvement.

La nature humaine n’étant jamais loin, la dernière montée à 3kil de l’arrivée est l’occasion quand même d’essayer de partir pour l’un des gaziers. Je fais l’effort et le colle aux basques.  On s’apprête à rejoindre l’arrivée de ce brevet à 2 mais à 1kil de l’arrivée je me dis que c’est vraiment couillon… Je me relève et j’attends le groupe. (c’est classe hein 😉)…Je sais pas si j’ai encore tout compris à l’esprit cyclo mais j’apprends ! En tout cas on ne m’a pas pourri à l’arrivée. C’est plutôt bon signe !

Contrôle de mon carnet avec le tampon de la fleuriste à Bannalec, et des bistrotiers de Rostrenen et Locminé. C’est validé, j’ai mon premier brevet : le 200kil. Ok ! C’est comme si je venais de finir ma première course nature avec des ultra traileurs. Mais faut bien un début ! La suite, en mai : 300 kil ! On ne parlera plus de l’esprit mais de la solitude du cyclo de fond ;-). à suivre…

 La trace :