Western States Endurance Run – Pacer

Il y a des expériences sportives où le dossard n’est pas nécessaire. Celle ci en fait partie . Janvier 2015, François d’Haene me propose d’aller avec lui aux US pour faire crew et pacer sur la Western States Endurance Run, le 27/06/2015 .  J’ai piscine ce jour là… mais je vais m’arranger 😉

100 miles – One Day  : C’est le slogan de la course. Trace pour les chevaux depuis plus d’un siècle entre Squaw Valley, au bord du Lac Tahoe, et Auburn en Californie, cette course est devenue pédestre en 1974, lorsqu’un cavalier ayant son cheval malade décide de la faire à pied. Ce mec, un peu dingue, se nommait : Gordy Ainsleigh. Il mettra 23h.

Aujourd’hui, c’est une classique de l’Ultra Trail. Ann Trason et Scott Jurek y ont construit leur légende. Les américains rêvent de l’inscrire à leur palmarès. Et cette année, des français veulent aussi jouer dans la cour des grands. Ma mission auprès de François sera de lui faire, avec Félix, l’assistance (Crew) sur quelques Aids Stations accessibles. 7 en tout sur l’ensemble du parcours. Mais également d’être pacer sur la seconde partie de course à partir du miles 62. Anna Frost sera aussi de la partie.

Je ne vais pas ici raconter la course de François. Elle lui appartient et vous trouverez ses commentaires ici. Alors pourquoi cet article ?

Pour vous dire que ce parcours est extraordinaire et je veux partager quelques photos. Il est mythique, il est sauvage mais reste accessible. J’ai découvert enfin les USA. J’ai couru pourtant deux fois le 50 miles de San Francisco, mais cette expérience est différente. Vous traversez une rivière et croisez un serpent dans l’autre sens, 100 m sur votre gauche. Vous courez sur le chemin et remarquez une plaque sur un caillou. Une jeune femme s’est fait tué par un puma à cet endroit en 1994… Yeah !! Et cette chaleur.

Pour vous dire que le rôle de pacer est fantastique. c’est un cadeau que François nous a offert à moi et Anna. On est pris par notre mission, par la compétition. Modestement, on fait partie de l’épreuve et le public nous le faire savoir en nous encourageant au même titre que les runners. Anna Frost, qui a quand même vécu quelques expériences sportives, me disait être plus angoissé par ce rôle que faire sa propre course. Et nous n’étions pas les seuls. Il suffisait de voir Guillaume et Mathieu, pacers de Thomas, pour comprendre que dans chaque team, il y a avait de l’engouement. En tout cas, à quand ce rôle en France sur les grandes épreuves d’Ultra ? Notre sport renforcerait cette dimension de partage qui est essentielle.

Pour vous dire que j’aime l’ambiance et la philosophie des trails américains. Le plus grand rendez-vous de l’année au US => 350 participants… Une loterie pour participer. Un CUT-off de 30 heures pour être classé. 100 miles=> 30 heures ! L’exigence est au rendez-vous. La dernière à l’avoir franchie cette année, a 70 ans. Elle réalise 29h59’54”. Elle s’appelle Gunhild Swanson. La classe absolue ! L’ambiance est incroyable mais détendue. L’événement est à taille humaine. Le cérémonial de la course vous fait prendre conscience du caractère unique de cette épreuve. Une réunion d’avant course, où il y a plus de spectateurs dans la salle que de coureurs. Où chaque favoris Hommes et femmes sont présentés à la manière d’un combat de boxe. Une mise en scène de départ, avec un ténor qui annonce le Countdown d’une voix virile et qui est repris par tout le monde dans les 10 dernières secondes. Un accueil incroyable à toutes les Aids Stations. Une Arrivée sur un pauvre stade d’athlétisme mais sous une arche mythique !

Pour vous dire enfin que, voir Rob Krar passer comme une machine à Highway 49 (Miles 93.5) , que voir Tom Lorblanchet finir 5ème de cette WSER, que voir François se faire la peau comme çà pour rejoindre ce pauvre stade d’Auburn, et bien, çà me donne une sacré envie d’être encore un peu athlète ! On fait un sport incroyable ! Merci les gars de m’avoir fait partager çà.

Crédits photos : irunfar/AlexisBerg